Étant vous-même collectionneur de bijoux anciens, d’où vous est venue cette passion ?
Frédéric Dael : Cette passion remonte à mon enfance. Nous habitions au-dessus de la joaillerie familiale à Tourcoing. Le dimanche, mon père travaillait souvent sur des expertises de bijoux, qu’il n’avait pas le temps de faire la semaine. J’ai découvert avec lui tous les bijoux anciens de nos clients. J’ai vu des pièces absolument extraordinaires. C’est ce qui m’a donné envie de les collectionner. Ils ont une histoire et une fabrication particulière qui les rendent hors du commun.
Et l’envie de la partager avec vos clients ?
Au fil des années, je me suis constitué une collection de bijoux anciens qui suscite toujours un grand intérêt. C’est tout naturellement que l’idée m’est venue de mettre ma passion et mon expérience, dans ce domaine au service de nos clients en proposant une offre de bijoux vintage.
Où allez-vous rechercher ces bijoux ?
Principalement auprès des particuliers. Lorsque je fais des estimations, souvent les clients me demandent si je suis acheteur. Je travaille également avec quelques professionnels dont le métier est de rechercher et de chiner des bijoux vintage à travers toute la France. Certains confrères du Nord de la France, qui ne sont pas amateurs de bijoux anciens, m’envoient des clients. Il faut avoir la passion des bijoux, connaître cet univers complexe avec l’ensemble des époques pour pouvoir développer cette partie de notre métier. Il s’agit d’un axe culturel.
Y a-t-il de plus en plus de monde qui s’intéresse aux bijoux vintage ?
Oui, ceux-ci sont très à la mode aujourd’hui. La question est: sont-ils toujours de qualité ? Cela pose souvent problème, d’où l’importance de les faire expertiser par des professionnels.
Quel style de bijoux vintage aimez-vous le plus ?
Je répondrai par trois époques. L’époque Napoléon III, avant 1900, pour la richesse des matières, l’emploi de l’or, de l’argent et surtout du diamant, de manière importante. Pour la petite histoire, il faut imaginer qu’à cette époque, ils éclairaient les maisons avec des bougies. Le soir, ils sortaient au bal vêtus de leurs plus belles pièces et brillaient de mille feux grâce à cet éclairage. Ceci m’a toujours émerveillé. Puis, la période de l’Art Nouveau, entre 1895 et 1910. Ici, ma fascination se tourne vers la légèreté des courbes, la délicatesse et la finesse de la joaillerie. Elle s’inspire de la nature, de la faune et de la flore. La troisième époque est l’Art Déco de 1915 à 1935. Il s’agit d’une inspiration plus moderne par la sobriété des pièces, leur simplicité et leur format géométrique original.
Vous avez d’ailleurs une collection de gouachés de l’époque Art Déco, non ?
Oui, en effet. Nous avons présenté cette collection de gouachés au musée de La Piscine, à Roubaix, de février à mars 2018. Elle se concentrait principalement sur cette période avec des dessins inédits. Pour finir, est-ce que pour vous tous les bijoux ont une histoire ? Oui, je pense que tous les bijoux ont une histoire. Une histoire affective. Ce sont souvent des cadeaux d’anniversaire, de succession, de naissance… des souvenirs. Lorsque je suis amené à faire des expertises de bijoux d’époque, je me rends compte que la valeur la plus importante pour un client, est la valeur affective.